Qui se souvient que le scaphandre autonome est né de l’ingéniosité de deux aveyronnais : Benoit Rouquayrol (1826–1875) ingénieur des Mines et Auguste Denayrouze (1837–1883) Lieutenant de vaisseau ?
En effet, du scaphandre à circuit ouvert muni d’un réservoir d’air comprimé…à flux constant de l’anglais W.H.James en 1825, au détendeur actuel, il n’y aura eu que des tentatives, des imitations ou au mieux des améliorations du système inventé par Rouquayrol et Denayrouze et qui fit l’objet de plusieurs brevets entre 1860 et 1865.
Ainsi, le français Lemaire d’Angerville imagina en 1828, un scaphandre à débit règlé qui permettait de plonger à des profondeurs constantes mais qui impliquait des variations de flottabilité (le réservoir étant une vessie de porc souple) tandis qu’un autre français Sandala inventait en 1842, l’ancêtre du recycleur avec un appareil en circuit fermé, le gaz étant purifié du CO² par passage dans de la chaux sodée.
En 1926, Yves Le Prieur (1885-1963), officier de marine, met au point un scaphandre à manodétendeur mais à flux constant, alimenté par une bouteille Michelin, utilisée normalement pour le gonflage rapide des pneumatiques, puis il y eu l’appareil de Georges Commeinhes en avril 1942, un scaphandre autonome à flux à la demande et qui lui permit d’atteindre 53m. sous les eaux de Marseille, et enfin il y eu Emile Gagnan, ingénieur à l’Air Liquide et le Lieutenant de vaisseau Jacques-Yves Cousteau qui miniaturisèrent et allégèrent le système Rouquayrol-Denayrouze, permettant à Frédéric Dumas d’atteindre 72m. puis l’améliorèrent pour créer le CG45 puis le Mistral, le Super Mistral et enfin l’Aquilon, parents et grands parents de nos détendeurs actuels, mais tous se contentèrent de reprendre l’invention des deux aveyronnais.
C’est en 1860 que Benoit Rouquayrol, en poste aux Houillères de Decazeville, imagine un appareil de secours destiné aux mineurs pris dans une atmosphère irrespirable après un coup de grisou, c’est le régulateur pour l’écoulement des gaz comprimés qui sera bientôt adapté pour servir dans les galeries de mines inondées et les puits, Auguste Denayrouze s’associe alors à l’ingénieur pour transformer l’engin en appareil de plongée et le 14 avril 1860, Rouquayrol dépose le premier brevet pour son régulateur dont les premiers essais se déroulèrent dans les eaux du Lot sous le Pont Vieux d’Espalion.
Le 6 janvier 1862, il imagine un ferme-bouche en caoutchouc monté sur un bec métallique, c’est le premier embout buccal, qui permet de supprimer le casque du plongeur, puis viennent : un réservoir gonflé à 40 bar en 1864, un clapet soupape facilitant l’éffort d’inspiration, un sifflet annonçant la fin de la réserve d’air en 1865 et un pré-filtre métallique en 1866.
Le 27 juin 1864, le scaphandre autonome est un appareil élaboré, donnant de l’air à la demande et à la pression ambiante, additionné d’un vêtement en caoutchouc souple équipé d’une cloche ou d’un masque, et Louis Denayrouze, frère d’Auguste, met au point dans es années 1870, l’aérophore, une lampe de sureté, un cornet acoustique sous-marin qui sera ensuite incorporé au casque, et une lampe à pétrole alimentée en air soit de la surface soit par le réservoir du scaphandrier, c’est d’aiileurs lui qui produira les premières lampes électriques sous-marines.
A eux trois, en une dizaine d’années à peine, Benoit Rouquayrol et les frères Denayrouze auront jetés les bases du scaphandre moderne en inventant le régulateur, l’aérophore destiné à l’emploi en atmosphère irrespirable, le dispositif-plongeur Rouquayrol & Denayrouze le scaphandre à casque ou « pieds lourds » alimenté depuis la surface par un tuyau type narghilé et un appareil haute pression muni d’un réservoir de 35 litres à 40 bar, et ces appareils restèrent au catalogue des Etablissements Charles Petit et René Piel successeurs de la Société Rouquayrol-Denayrouze jusqu’en 1922.
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Rendons donc à César….
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